Journée internationale de la fille: la parole à la nouvelle génération
Par Alice Fabre – Semaine du 22 octobre au 28 octobre 2013
La Passerelle IDÉ a lancé son projet «Je suis la relève», en présence de la conseillère municipale Kristyn Wong-Tam.
Cette année encore, la Journée internationale
de la fille a été célébrée dans la communauté francophone de Toronto
avec un but: donner la parole à la génération montante de jeunes femmes.
Elles se sont réunies lors de divers événements pour lutter contre les
discriminations et le sexisme ambiant, encore présent dans la société
canadienne.
Le vendredi 11 octobre, Jour officiel de la jeune fille déclaré par l’ONU en 2011, La Passerelle IDÉ a lancé son projet Je suis la relève. Réunies à l’Hôtel de Ville après une marche commune, une vingtaine de jeunes filles, âgées de 16 à 24 ans, avec d’autres invités et responsables de La Passerelle, se sont réunies autour de la conseillère municipale Kristyn Wong-Tam, marraine du projet.
Ateliers participatifs
«Je suis la relève doit permettre de sensibiliser les jeunes filles sur la place qu’elles peuvent occuper dans la société. Il faut les encourager à prendre part aux activités civiques et communautaires», explique Léonie Tchatat, fondatrice et directrice générale de La Passerelle.
À travers différents ateliers participatifs, organisés sur deux ans, les jeunes filles, prenant part au projet, pourront identifier les obstacles qui les empêchent de mieux s’impliquer dans la vie communautaire et politique locale, pour ensuite les surmonter grâce à un plan d’action établi. Le 11 octobre, un atelier leadership au sein de l’Hôtel de Ville a lancé l’aventure.
Kristyn Wong-Tam a aussi parlé de son parcours en tant que femme politique. «Nous étions dans une salle où les élus municipaux se réunissent chaque semaine», ajoute Léonie Tchatat. «Je pense que c’était un symbole important pour les jeunes filles.» La directrice de La Passerelle conclut sur la nécessité de faire de la place pour cette nouvelle génération qui émerge. «C’est une rotation naturelle qui doit se faire.»
Pour rejoindre le projet, qui est financé par le ministère de la Condition féminine, les jeunes femmes intéressées peuvent directement contacter La Passerelle, notamment via la page Facebook.
Changer les mentalités
Cette nouvelle génération, y compris celle issue de l’immigration, souhaite bouleverser les codes, et faire évoluer les mentalités. C’était l’objet des saynètes jouées par les membres d’Oasis Centre des femmes, lors de sa célébration de la journée de la fille, le mardi 15 octobre, qui avait pour thème Pour un avenir sans entraves.
Tour à tour, Kael et Claire-Lise, représentant une fille et une mère canadienne, puis Nika et Mamafété, représentant une fille et une mère, nouvelles arrivantes, ont interprété des dialogues drôles et touchants sur l’affrontement des identités et les entraves générationnelles.
Les sujets tels que l’engagement, la sexualité, et la famille ont librement été évoqués, provoquant une longue discussion dans les rangs de l’assemblée.
Sur le ton de l’humour, Carline Zamar, agent de liaison communautaire au College Boréal d’origine haïtienne et maîtresse de cérémonie, a ainsi confié le peu d’information que son père lui a lâché concernant la sexualité.
«Il m’a dit, ne laisse aucun homme te toucher le genou, sinon tu vas tomber enceinte!», s’est-elle exclamée en riant.
Privilégier le dialogue
«C’est en parlant et en discutant qu’on arrivera à faire changer les mentalités, notamment dans les communautés immigrantes.
Avec le dialogue entre les jeunes, les familles et les acteurs de l’éducation, on arrivera à trouver des stratégies et des solutions», assure Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis.
Ces entraves, qui empêchent encore trop souvent les jeunes femmes canadiennes de s’exprimer et de s’affirmer, étaient représentées par des cadenas accrochés sur un grillage. L’action est inspirée de ce qu’a fait l’association française Ni Putes ni Soumises, en accrochant, sur le célèbre Pont des Arts à Paris, des cadenas noirs, symbolisant les violences conjugales, au milieu d’autres déposés par des anonymes pour célébrer leur amour.
Cette fois, les cadenas étaient reliés à des paires de tongs, sur lesquelles ont pouvait lire un témoignage de jeune fille sur son parcours personnel. Ouvrir un cadenas, c’était «libérer une fille».
Organisée en collaboration avec le conseil scolaire Viamonde, la soirée a rassemblé une trentaine de personnes.
Le vendredi 11 octobre, Jour officiel de la jeune fille déclaré par l’ONU en 2011, La Passerelle IDÉ a lancé son projet Je suis la relève. Réunies à l’Hôtel de Ville après une marche commune, une vingtaine de jeunes filles, âgées de 16 à 24 ans, avec d’autres invités et responsables de La Passerelle, se sont réunies autour de la conseillère municipale Kristyn Wong-Tam, marraine du projet.
Ateliers participatifs
«Je suis la relève doit permettre de sensibiliser les jeunes filles sur la place qu’elles peuvent occuper dans la société. Il faut les encourager à prendre part aux activités civiques et communautaires», explique Léonie Tchatat, fondatrice et directrice générale de La Passerelle.
À travers différents ateliers participatifs, organisés sur deux ans, les jeunes filles, prenant part au projet, pourront identifier les obstacles qui les empêchent de mieux s’impliquer dans la vie communautaire et politique locale, pour ensuite les surmonter grâce à un plan d’action établi. Le 11 octobre, un atelier leadership au sein de l’Hôtel de Ville a lancé l’aventure.
Kristyn Wong-Tam a aussi parlé de son parcours en tant que femme politique. «Nous étions dans une salle où les élus municipaux se réunissent chaque semaine», ajoute Léonie Tchatat. «Je pense que c’était un symbole important pour les jeunes filles.» La directrice de La Passerelle conclut sur la nécessité de faire de la place pour cette nouvelle génération qui émerge. «C’est une rotation naturelle qui doit se faire.»
Pour rejoindre le projet, qui est financé par le ministère de la Condition féminine, les jeunes femmes intéressées peuvent directement contacter La Passerelle, notamment via la page Facebook.
Changer les mentalités
Cette nouvelle génération, y compris celle issue de l’immigration, souhaite bouleverser les codes, et faire évoluer les mentalités. C’était l’objet des saynètes jouées par les membres d’Oasis Centre des femmes, lors de sa célébration de la journée de la fille, le mardi 15 octobre, qui avait pour thème Pour un avenir sans entraves.
Tour à tour, Kael et Claire-Lise, représentant une fille et une mère canadienne, puis Nika et Mamafété, représentant une fille et une mère, nouvelles arrivantes, ont interprété des dialogues drôles et touchants sur l’affrontement des identités et les entraves générationnelles.
Les sujets tels que l’engagement, la sexualité, et la famille ont librement été évoqués, provoquant une longue discussion dans les rangs de l’assemblée.
Sur le ton de l’humour, Carline Zamar, agent de liaison communautaire au College Boréal d’origine haïtienne et maîtresse de cérémonie, a ainsi confié le peu d’information que son père lui a lâché concernant la sexualité.
«Il m’a dit, ne laisse aucun homme te toucher le genou, sinon tu vas tomber enceinte!», s’est-elle exclamée en riant.
Privilégier le dialogue
«C’est en parlant et en discutant qu’on arrivera à faire changer les mentalités, notamment dans les communautés immigrantes.
Avec le dialogue entre les jeunes, les familles et les acteurs de l’éducation, on arrivera à trouver des stratégies et des solutions», assure Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis.
Ces entraves, qui empêchent encore trop souvent les jeunes femmes canadiennes de s’exprimer et de s’affirmer, étaient représentées par des cadenas accrochés sur un grillage. L’action est inspirée de ce qu’a fait l’association française Ni Putes ni Soumises, en accrochant, sur le célèbre Pont des Arts à Paris, des cadenas noirs, symbolisant les violences conjugales, au milieu d’autres déposés par des anonymes pour célébrer leur amour.
Cette fois, les cadenas étaient reliés à des paires de tongs, sur lesquelles ont pouvait lire un témoignage de jeune fille sur son parcours personnel. Ouvrir un cadenas, c’était «libérer une fille».
Organisée en collaboration avec le conseil scolaire Viamonde, la soirée a rassemblé une trentaine de personnes.