Le 21 mars 1960, à Sharpeville en Afrique du Sud, la police
a ouvert le feu sur les manifestants noirs qui protestaient contre des lois
discriminatoires du régime de l’apartheid. Soixante-neuf personnes ont été
tuées. L’Assemblée générale des Nations Unies a
proclamé, en 1966, le 21 mars de chaque année comme Journée internationale
pour l’élimination de la discrimination raciale.
La lutte contre le racisme et les discriminations est
constamment présente dans le travail de La Passerelle - Intégration et
Développement Économique. Nous l’intégrons dans nos démarches de
sensibilisation publique, de communications médiatiques, de construction de
partenariats, de développement des compétences chez les jeunes francophones, de
renforcement des capacités pour l’employabilité et pour l’entreprenariat,
d’outillage pour la participation civique, sociale et culturelle.
En début de mars, La Passerelle-I.D.É. présentait « Rire
contre le racisme », un spectacle éducatif, comédie et danse, abordant
les stéréotypes et les préjugés, les réactions négatives face aux couples
mixtes, l’Islamophobie et l’épisode historique et tragique de Marie-Josèphe
Angélique, qui fait état de l’histoire de l’esclavage au Canada. Avec l’appui
financier de Multiculturalisme Canada et en partenariat avec le Théâtre
français de Toronto et avec le Conseil scolaire de district catholique
Centre-Sud, une vingtaine de jeunes francophones ont travaillé ardument pendant
des mois pour offrir un
spectacle de qualité mettant en lumière leurs talents et leur contribution
à un avenir juste pour tous.
En cette Journée
internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, nous
soulignons l’énorme chemin qu’il reste à parcourir pour contrer les défis
systémiques qui transpercent le marché du travail en Ontario. Une
étude du Centre canadien de politiques alternatives, basée sur les données
du recensement, montrait que « les femmes appartenant à des groupes
racialisés gagnaient 53,4 cents pour chaque dollar gagné par les hommes non
racialisés, et 83,7 cents pour chaque dollar gagné par les femmes non
racialisées », et que les familles racialisées avaient 3 fois plus de
probabilités de vivre dans la pauvreté que les familles non racialisées.
Pour nous, il s’agit de défis de société, et non pas d’une
cause qui mobiliserait les seules communautés affectées. Et c’est un travail en
profondeur, coordonné et sur plusieurs plans qui est requis. Nous continuons de
développer les partenariats qui aideront à tourner le courant de la
discrimination raciale, qu’elle soit interpersonnelle, systémique ou
institutionnelle.
C’est ainsi que nous venons d’annoncer un
nouveau projet, financé par Condition féminine Canada, qui permettra à une
cinquantaine de jeunes femmes francophones de toute origine et appartenance
ethno-raciale d’entreprendre des activités, étalées sur 2 ans, pour identifier
de manière d’améliorer l’accès des jeunes femmes francophones de tout horizon à
l’exercice du pouvoir. La
Passerelle-I.D.É. est fière de travailler avec des partenaires de choix
dans le milieu de l’éducation et dans celui de la politique municipale pour
permettre à ces jeunes femmes francophones de commencer à laisser leur
empreinte dans l’éradication du racisme et des discriminations.