jeudi 20 septembre 2012

Le 25 septembre, les Franco-Ontariens et Franco-Oontarinne à l'honneur: un vécu intense 24 heures sur 24








Fait marquant dans notre histoire, l’Assemblée législative de l’Ontario adoptait à l’unanimité, en avril 2010, la Loi sur le Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, proclamant le 25 septembre de chaque année comme notre jour. Je dis : fait marquant. Je devrais dire aussi : fait promettant !

Je m’explique. Pour ce faire, j’aimerais partager avec vous quelques réflexions, suscitées en moi suite à une invitation récente, de la part de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, à intégrer un beau panel convivial qui avait pour thème notre passion commune pour la francophonie ontarienne. Voici, donc, quelques raisons pour lesquelles la francophonie ontarienne me passionne.

La francophonie ontarienne, c’est pour moi un vécu intense, 24 heures sur 24 : ma famille, mon travail, mon implication bénévole, mes rêves portent tous le sceau de la destinée franco-ontarienne. Femme immigrante francophone d’origine camerounaise ici depuis 20 ans, j’ai aujourd’hui deux enfants franco-ontariens : Enzo et Guy-François. Ces deux petits grandiront vite, très vite et un jour, je les verrai entrer par la porte de ma maison, peut-être la main dans la main avec une belle jeune femme franco-ontarienne dont je ne saurais aucunement deviner, aujourd’hui, la couleur de la peau ou l’origine. Elles pourraient être d’origine asiatique, maghrébine, latino-américaine ou européenne. Elles pourraient venir d’une famille francophone enracinée depuis des siècles dans l’une des belles régions de l’Ontario. On est déjà ébloui par le kaléidoscope de nuances que nous offrira le visage franco-ontarien de demain, et ce n’est qu’à s’en réjouir !

En effet, j’entrevois cette nouvelle francophonie ontarienne comme une créature fascinante en devenir. Qu’est-ce que je veux dire ? Regardez de près la réalité bouillonnante qui palpite au quotidien dans nos écoles franco-ontariennes. Ce mois de juillet dernier à La Passerelle-I.D.É., nous avons offert un camp d'été pour les adolescents francophones du centre-ville de Toronto en partenariat avec le Conseil scolaire de district catholique du Centre-Sud. L’esprit, la créativité, la volonté de vivre, de faire, de marquer leur temps que j’ai observé chez ces adolescents de tous les horizons! Les regardant ainsi aller, je me posais la question : qu’est-ce que cela implique, pour nos questionnements et débats identitaires franco-ontariens, lorsque ces enfants interagissent de manière entièrement naturelle dans leur diversité et dans leur humanité commune! Que se passera-t-il lorsque ces enfants deviendront la nouvelle génération adulte et que les chemins qu’ils sont en train de frayer seront des réalisations culturelles et économiques en plein foisonnement ? En ce moment, chez ces nouvelles générations, un nouveau monde franco-ontarien est en train de voir le jour et, si nous ne sommes pas là pour le vivre et surtout pour en apprendre, ce sera comme un TGV qui nous aura tous laissé derrière sans qu’on sache même ce qui vient de partir sans nous…

La francophonie ontarienne, c’est également un potentiel d’avenir insoupçonné, mais est-ce que nous sommes prêts à être d'efficaces sages-femmes de cette éclosion? Je veux partager ici quelques données que M. Ronald Bisson aime, avec raison et sagesse, nous rappeler : la francophonie internationale compte pour 20% du volume des échanges commerciaux dans le monde. Le produit intérieur brut de l’Afrique passera de 1 600 milliards à 2 600 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années. Pour sa part, le gouvernement fédéral annonçait dans le dernier budget son intention de développer le libre échange avec l’Afrique. Dans pareil contexte, faut-il encore le rappeler : les immigrants francophones, ces Franco-Ontariens nouveaux que nous accueillons chaque jour, amènent en Ontario français des connaissances précieuses sur leur pays d’origine; ils amènent des contacts, des savoir-faire… Comment concertons-nous nos efforts comme Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens de tous horizons afin que ce beau jour arrive tôt ? L’avènement d’initiatives porteuses en Ontario comme, le programme d’entreprenariat Opération Classe affaires de La Passerelle-I.D.É., financé par la Fondation Trillium de l’Ontario sous son Fonds pour l’avenir, n’est qu’un début de contribution en ce sens.

En somme, pour moi, la francophonie ontarienne, c’est surtout une belle promesse : la promesse de voir la longue et ardue histoire de la revendication et des luttes politiques de Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes, dont nous sommes tous bénéficiaires et héritiers et que je salue en 2012 de tout cœur, déboucher sur la réalisation d’une communauté riche en talents et en réalisations qui fera parler d'elle à travers la planète ! Ça, bien sûr, en autant qu'on contribue tous, ensemble, à notre épanouissement collectif, qu'on lutte contre l'assimilation qui guette nos enfants, qu'on demeure solidaires dans les petits comme dans les grands enjeux...  Rendez-vous aujourd’hui, donc, avec ce nouvel univers franco-ontarien dont le beau visage rayonnant se pointe déjà parmi nous.